Les coulisses n°1
Voici un premier épisode des coulisses. Qu'est ce que la série les coulisses? Et bien je vous propose des insides de vie qu'il se passe dans le monde des opérateurs réseaux. Des anecdotes farfelues, des départs d'incendie, des avis de maintenances reçus pour des problèmes de toilettes en datacenter... Tout ce qui ne fais pas la une mais qui est au moins amusant.
A noter cependant : Je vais rester vague parfois sur les circonstances, et les noms seront changés il en va de soi. De plus, je rappelle qu'il s'agit la d'un blog personnel comme l'indique le a propos.
Une batterie gonflée
Sur les serveurs on retrouve souvent des cartes de RAID. Rien a voir avec un certain groupe d'intervention, il s'agit là d'une technologie de redondances de disques durs. Imaginez un peu qu'on ait pas ça, on ne pourrait pas sauvegarder tranquillement, avoir un cloud qui fonctionne, ne pas avoir de bases de données corrompues... Un calvaire pour tout informaticien qui se respecte. On va donc dupliquer les données sur plusieurs disques, et de plusieurs façons.
Sauf que voilà, si la machine a une coupure de courant, et bien c'est mieux de s'assurer que les disques ont bien enregistré les écritures. Sinon vous pouvez vous retrouver avec un cluster RAID corrompu, et là bon courage pour le réparer...
Les fabricants ont donc trouvé une astuce: une petite batterie sur la carte raid, une carte informatique dédiée connectée à la carte mère, qui gère les disques. Sauf qu'un serveur c'est compact. C'est volontairement peu épais pour respecter un certain nombre de U de haut. En l’occurrence c'est un serveur 1U soit une épaisseur de 1,75 pouces, un tout petit peu moins de 4,5cm. Donc tout est a plat a l’intérieur, et il faut bien refroidir le CPU. et que Dell ont eu la bonne idée sur la game de serveurs en questions de mettre la carte RAID et sa batterie juste derrière le cpu qui crache de l'air a 60°C.
Évidemment les batteries lithium a cette temperature gonflent. J'ai pu le constater quand on l'a remplacée. Un coup a déclencher un départ d'incendie sur un grand parc de machine... Un jour on parlera du lithium, mais là c'est une erreur d’ingénierie de base. Tu souffle pas de l'air brûlant sur une batterie. 🤦
Les départs d'incendie en datacenter
Si il y a bien un risque majeur en DC ce sont les incendies. On est sur des sites industriels, avec une forte puissance électrique, des batteries et onduleurs, et une pelletée d'appareils électriques. Et ce mois çi ne fut pas de tout repos. En région Lilloise un premier datacenter a eu un départ d'incendie dans un local batterie. C'est ce que l'on apprends dans cet article de DCmag.fr
Entres la mise en place de périmètre de sécurité qui fait débat et le reste, il est toujours intéressant de voir la réaction prise. Il est toutefois bien de rappeller qu'un datacenter est un site industriel, avec des risques industriels qui vont avec. Ce ne sont pas des sites SEVESO, mais comme toute usine, une usine de donnée qui prends feu c'est important de s'en protéger.
Un autre incendie a eu lieu dans un transformateur d'un datacenter d’île de France. Personne n'en entendra parler de celui là. Normal, le bâtiment est bien construit et l'incendie est resté dans le local du transformateur. Enfin, ça c'est ce que je pensais avoir vu passer, avant de ne pas retrouver ma source de cette information...
Un autre a Singapour en septembre. Et il y a des faux positifs, comme des bouteilles d'extinctions qui se sont déclenchées toutes seules sur Nantes. Je les comprends. A rester plantées sans agir, a un moment elles en ont eu marre.
Des fiber-cut comme toujours
Comme toujours on a eu des fibercuts, plus ou moins plaisants... Du rongeur qui se balade sur les cables aux équipes de tirage peu précautionneuses. On a même laissé un mot dans la chambre pour ces seconds. Malheureusement les souris ne savent pas encore lire...
Ripe 89
Cette fin du mois est aussi marquée par le RIPE 89, la rencontre du RIPENCC, l'organisme gérant les IP de l’Europe et du moyen-orient. C'est un moment éminemment politique et des décisions vont être prises sur des sujets comme les politiques d'attribution des addresses IP. Quand on vous dit qu'internet c'est politique, vous en avez la preuve. Il y a même des histoires d'élections. En parlant de politique, en voilà une encore plus internationale: Celle des noms de domaines.
.mobi et .io sont sur un bateau
Ce mois çi fut marqué aussi par la remise en question majeure de deux grands noms de domaines. Le .mobi a eu un problème de sécurité majeur. Je vous laisse lire l'article de Stéphane Bortzmeyer à ce sujet. https://www.bortzmeyer.org/whois-mobi.html
C'est globalement l'histoire d'un non renouvellement de nom de domaine par les gestionnaires du TLD .mobi, ironique n'est ce pas, qui se traduit par un détournement d'informations.
Quand au .io, ce dernier avait été créé pour les territoires Britanniques de l'océan Indien. Et oui, IO comme Indian Ocean, et non comme input/output comme il est employé par plein de firmes. En effet I/O désignent les entrées et sorties d'informations dans un système informatique. D'ailleurs, c'est devenu un tld répandu chez les crypto-bros. Sauf que voilà, les pays ça bouge et les traités internationaux évoluent, et normalement ce TLD ne devrait plus exister, come celui de l'URSS ou de la Yougoslavie. Je vous laisse sur cet article qui en parle: https://every.to/p/the-disappearance-of-an-internet-domain
Peut-être maintenant vous comprenez pourquoi j'ai un site en .tf. Terres Australes et Antarctiques françaises. La bas il n'y a que des scientifiques et des penguins, et ça reste géré par l'AFNIC.
Sources image
Lionel Allorge, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons